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Pastorale Jeunes & Vocations

Diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron

J'habite dans une rue où il y a plusieurs immeubles et quelques villas. Dans une de ces villas vit un homme seul. En quelques mois sa santé s'est dégradée, il a une mobilité de plus en plus réduite. Or il se déplace beaucoup et trouve toujours quelqu'un pour l'aider à traverser, ce qui m'émerveille à chaque fois, tant de personnes qui se rendent disponibles ( peut-être suis-je ravie de ne pas avoir été sollicitée ).

Nous sommes voisins depuis une trentaine d'années, quand nous nous croisons nous échangeons un simple bonjour.

En début d'année, je le vois en train de traverser la route, seul… Un sursaut, je me précipite pour l'aider, un monsieur s'approche également. Il faut le temps de 3 feux pour qu'il parvienne sur l'autre côté. Une fois encore je suis surprise, personne ne klaxonne, ne manifeste d'énervement.

Quelques jours plus tard, rentrant 3 soirs de suite la nuit tombée à des heures plus ou moins avancées, je remarque que 2 lumières sont allumées, une dans l'entrée au rez-de-chaussée, l'autre au 1er étage. Au 4ème jour partant de bonne heure, je remarque que ces mêmes lumières sont toujours allumées. Je m'inquiète, j'imagine le pire. Que faire ? Ce proche voisin n'est-il pas mon « prochain » ? Est-ce que je peux m'immiscer dans sa vie ?

De retour à midi, les lumières sont toujours allumées, je tente de lui téléphoner, pas de réponse. J'interroge une amie qui me confort dans l'idée d'appeler la police. Je reçois un accueil bienveillant et on me demande mon numéro de téléphone pour me tenir au courant !

Dans l'après-midi, la police me signale qu'ils vont intervenir. Arrivée sur place, j'aperçois cet homme sur le pas de sa porte. Je pense que j'ai dérangé pour rien la police. Et là je suis surprise des mots encourageants du policier : cet homme pour lequel ils sont intervenus vivait dans des conditions d'insalubrité totale ( odeur nauséabonde, désordre total ) et… pas de chauffage.

Bien sûr cet homme a été surpris de la visite du policier qui lui a dit que dans une rue avec tant d'immeubles autour il devait être heureux que quelqu'un puisse se soucier de lui. En fait, il laissait les lumières allumées parce qu'il avait peur d'être agressé !

Le policier me précise qu'il allait faire un signalement aux services sociaux.

Avant la période de très grand froid, qui a sévi dans les jours suivants, cet homme avait quitté sa maison.

Ce témoignage est également publié sur le site des 100 000 défis de fraternité ( défi n°46 )

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